Un Diègue-Gestion


150.gif (868 octets) O Foie! O Désespoir, O jaunisse maudite,
N'ai-je donc tant vécu que pour cette hépatite ?
Et me suis-je noirci dans les meilleurs troquets
Que pour voir un un jour flétrir tant de lauriers?
Mon bras qu'avec respect la cuisine sollicite,
Mon bras qui tant de fois a salé le steak-frites,
Tant de fois affermi le trône de mon foie,
Trahit dons ma querelle et ne fait rien pour moi ?
O cruel souvenir de mes orgies passées,
Oeuvres de tant de jours un un jour effacées!
Cette ultime ripaille, fatale à mon bonheur:
Précipice élevé d'où tombe mon honneur.
Faut-il voir votre éclat vaincu par le virus
et mourir de grillades, vivre sans manger plus?
Voir le Régime , de ma vie, à jamais gouverneur ?
Vivre de légumes bouillis, sans sel, quelle fadeur !
Foie jadis tant à craindre, et qui dans cette offense
N'a pas pu résister, est resté sans défense,
Pourras-tu résister, devant ce dernier vin,
Vaincras-tu avec fougue cette ultime choucroute ?
Ou, battu, anéanti, en pleine déroute,
Verras-tu, à cette table, ton dernier matin ?
Alors, déchu, flapi, et pour l'éternité,
Tu seras, Vésicule, soignée avec pitié.

(Et vous prendrez de l'Alka-Seltzer, avec ça ?:-)